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Scandaleusement vôtre

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  Littlehampton, 1920. Lorsque Edith Swan commence à recevoir des lettres anonymes truffées d'injures, Rose Gooding, sa voisine irlandaise à l’esprit libre et au langage fleuri, est rapidement accusée des crimes. Toute la petite ville, concernée par cette affaire, s’en mêle. L'officière de police Gladys Moss, rapidement suivie par les femmes de la ville, mène alors sa propre enquête : elles soupçonnent que quelque chose cloche et que Rose pourrait ne pas être la véritable coupable, victime des mœurs abusives de son époque... 16,50

American fiction

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  Thelonious "Monk" Ellison, professeur d'anglais, écrit un roman satirique sous un pseudonyme, dans le but de dénoncer les hypocrisies de l'industrie de l'édition. 14/20

Bayard Rustin

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  Déterminé à bouleverser l'histoire des droits civiques aux États-Unis, le militant Bayard Rustin affronte racisme et homophobie en orchestrant la marche sur Washington de 1963. 13/20

La salle des profs

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  Alors qu'une série de vols a lieu en salle des profs, Carla Nowak mène l'enquête dans le collège où elle enseigne. Très vite, tout l'établissement est ébranlé par ses découvertes. Bientôt la situation va échapper à la professeur et mettre le collège à cran. Huis clos dans le style hitchcockien, ce film nous montre comment une enseignante qui a une haute idée de son métier va être engluée dans une spirale qui va lui échapper. Beaucoup de questions dérangeantes sont posées : la xénophobie, le mensonge, la manipulation.  Tout le monde ment, ou presque. Tout le monde a quelque chose à cacher.    La professeur  se retrouve seule face aux élèves, aux parents d'élèves, à ses collègues de travail, à l'institution scolaire, à la société. Le film est ponctué par une musique au rythme lancinant qui ajoute à l'angoisse de ce qui se passe ou est en train d'arriver. On est spectateur, on ne peut rien faire mais on voudrait aider Carla, c'est machiavélique ! 17,75

Les carnets de Siegfried

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  En 1914, le jeune Siegfried Sassoon, poète en devenir, est enrôlé dans l’armée britannique. De retour du front, révolté par ce qu’il a vu, il devient objecteur de conscience. Ses pamphlets pacifistes lui valent une mise au ban par sa hiérarchie, mais aussi une forme de reconnaissance artistique, lui ouvrant les portes d’une nouvelle vie mondaine. Mais dans cette société du paraître, Siegfried se perd, tiraillé entre les diktats de la conformité et ses désirs de liberté. 17,50

Boléro

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  En 1928, la danseuse Ida Rubinstein commande à Maurice Ravel la musique de son prochain ballet. Tétanisé et en panne d’inspiration, le compositeur feuillette les pages de sa vie - les échecs de ses débuts, la fracture de la Grande Guerre, l’amour impossible qu’il éprouve pour sa muse Misia Sert… Ravel va alors plonger au plus profond de lui-même pour créer son œuvre universelle, le Boléro. Le film débute par un générique assez drôle afin de faire comprendre aux spectateurs l’importance du Boléro de Ravel au niveau international. Il ne se passe pas un quart d’heure dans le monde sans que le Boléro ne soit joué ou écouté. C’est assez fascinant. Même quand on connaît bien l’œuvre du compositeur, il est intéressant de découvrir quelle a été sa vie, ses doutes, ses secrets. C’est l’ambition du film dans sa première partie. Ravel, homme pudique et renfermé, doit faire face à ses failles quand on lui confie la création de ce ballet. Passionnant de voir tout le processus de création

La passion de Dodin Bouffant

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Eugénie, cuisinière hors pair, est depuis 20 ans au service du célèbre gastronome Dodin. Au fil du temps, de la pratique de la gastronomie et de l'admiration réciproque est née une relation amoureuse. De cette union naissent des plats tous plus savoureux et délicats les uns que les autres qui vont jusqu’à émerveiller les plus grands de ce monde. Séance de rattrapage pour ce film que j’avais raté lors de sa sortie. Suite aux polémiques concernant sa désignation pour représenter la France aux Oscar (alors qu’Anatomie d’une chute était le favori), j’avais des doutes sur la qualité du film. Dès les premières minutes, on est envoûté par le parti pris du réalisateur : nous montrer les gestes, la délicatesse des mains, la lente réalisation des mets tous plus délicieux les uns que les autres (on a l’impression de sentir les odeurs). Eugénie, Dodin et la servante circulent dans la grande cuisine du château comme s’ils dansaient un ballet qu’eux seuls connaissent la chorégraphie.

Madame de Sévigné

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  Madame de Sévigné veut que sa fille Françoise devienne une femme brillante et libre, à l’image d’elle-même. Mais plus elle va intriguer et essayer d’intervenir dans la relation du couple que Françoise forme avec le comte de Provence, plus elle se va se heurter à la résistance de sa fille. Commence alors une relation tumultueuse qui va aboutir à une œuvre célèbre de la littérature. On a du mal à s’intéresser aux échanges épistolaires entre les deux femmes, tellement les dialogues sont ampoulés et les situations manquent de naturel. Les allées et venues de Mme de Sévigné dans sa calèche nous donne vraiment mal au coeur et finisse par nous endormir tellement le récit traîne en longueur. Karin Viard est aussi à l’aise dans son rôle que dans le corset de la robe verte qu’elle porte pendant tout le film. Ana Girardot minaude plus qu’elle ne joue. Seule Noémie Lvovsky tire son épingle du jeu en interprétant une superbe Mme de La Fayette, sortie tout juste d’un tableau de Vélasquez.

The boys in the boat

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  L’histoire vraie de Joe Rantz, étudiant à l’Université de Washington où il est membre de l’équipe d’aviron. Il va tout faire pour être qualifié avec ses camarades pour représenter les USA aux jeux olympiques de 1936 à Berlin. Ils vont ainsi humilier Hitler en battant l’équipe d’Allemagne et croiser un certain Jesse Owen, au destin que l’on connaît. On est loin du souffle épique du film de Hugh Hudson « les chariots de feu » mais la peinture du monde sportif de l’époque dans un contexte politique très particulier n’est pas inintéressante. Même si on connaît la fin, on est pris au jeu de cette bande de jeunes qui va souffrir pour « monter sur la boîte » et faire la nique au führer. 13/20

Micheline Presle (1922 - 2024)

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Jamais sans nous connaître

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  A Londres, Adam vit dans une tour où la plupart des appartements sont inoccupés. Une nuit, la monotonie de son quotidien est interrompue par sa rencontre avec un mystérieux voisin, Harry. Alors que les deux hommes se rapprochent, Adam est assailli par des souvenirs de son passé et retourne dans la ville de banlieue où il a grandi. Un grand film sur l'amour et ses fantômes, d'une émotion et d'une beauté infinies.  Le réalisateur tire les fils d’un scénario subtil, librement adapté du roman Présences d’un été.  Un bouleversant récit sur le deuil et le lâcher-prise.  En parallèle du récit d’un amour entre deux garçons, éclot un véritable récit-deuil, ample, proustien en ce qu’il marche sur ses propres traces, purgatoire où les revenants ont autant à apprendre que les vivants.  Andrew Scott et Paul Mescal jouent ici une partition dont la grande subtilité et la complexité n'altèrent jamais la puissance des émotions.  17,75