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Affichage des articles du juin, 2019

Convoi exceptionnel

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C’est l’histoire d’un type qui va trop vite et d’un gros qui est trop lent. Foster rencontre Taupin. Le premier est en pardessus, le deuxième en guenilles. Tout cela serait banal si l’un des deux n’était en possession d’un scénario effrayant, le scénario de leur vie et de leur mort. Il suffit d’ouvrir les pages et de trembler… Neuf ans après "le bruit des glaçons", Bertrand Blier revient avec un film ovni comme il sait les faire. C'est absurde, surréaliste. Les dialogues collent au film et offrent au tandem Depardieu-Clavier quelques moments émouvants, amenant quelques sourires mais l'ensemble est assez fourre-tout et plutôt inachevé. A noter un monologue superbe et poétique interprété par Farida Raouadj. 10/20

Noureev

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Jeune prodige du célèbre ballet du Kirov, Rudolf Noureev est à Paris en juin 1961 pour se produire sur la scène de l'Opéra.  Fasciné par les folles nuits parisiennes et par la vie artistique et culturelle de la capitale, il se lie d'amitié avec Clara Saint, jeune femme introduite dans les milieux huppés. Mais les hommes du KGB chargés de le surveiller ne voient pas d'un bon œil ses fréquentations "occidentales" et le rappellent à l'ordre.  Confronté à un terrible dilemme, Noureev devra faire un choix irrévocable, qui va bouleverser sa vie à jamais. Mais qui va le faire entrer dans l’Histoire. J'attendais beaucoup de ce biopic partiel sur la vie-carrière tumultueuse de ce danseur d'exception. Hélas, l'histoire passionnante est gâchée par un montage totalement raté, les différents flash-back casse la fluidité du récit.  Seule la scène de l'aéroport est bien amenée et, en dépit du fait qu'on connait l'issue, on est stressé par la situ

Les estivants

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Une grande et belle propriété sur la Côte d’Azur. Un endroit qui semble hors du temps et protégé du monde.  Anna arrive avec sa fille pour quelques jours de vacances. Au milieu de sa famille, de leurs amis, et des employés,  Anna doit gérer sa rupture toute fraîche et l’écriture de son prochain film.  Derrière les rires, les colères, les secrets, naissent des rapports de dominations, des peurs et des désirs. Chacun se bouche les oreilles aux bruits du monde et doit se débrouiller avec le mystère de sa propre existence. Le problème avec ce film est que tout est dans la bande-annonce. On s'attend à une histoire de famille sur fond de villa de rêve située sur la Riviera. En fait, Valéria Bruni Tedeschi nous raconte sa propre histoire, entourée de sa mère actrice et cerise sur le tiramisu, sa grand-mère dans un rôle quasiment muet. Il ne manque que Madame Sarkozy et le tableau serait complet. Quelques scènes drôles, le reste frise l'hystérie et on sombre très vite dans l'

Le chant du loup

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Un jeune homme a le don rare de reconnaître chaque son qu’il entend. A bord d’un sous-marin nucléaire français, tout repose sur lui, l’Oreille d’Or. Réputé infaillible, il commet pourtant une erreur qui met l’équipage en danger de mort. Il veut retrouver la confiance de ses camarades mais sa quête les entraîne dans une situation encore plus dramatique. Dans le monde de la dissuasion nucléaire et de la désinformation, ils se retrouvent tous pris au piège d’un engrenage incontrôlable. François Civil sauve le film par son interprétation assez juste. Le reste du casting est totalement improbable à l'image d'Omar Sy, grotesque en commandant de sous-marin. Reda Kateb et Mathieu Kassovitch joue l'impassibilité mais manquent de crédibilité. Le style est mou, l'intrigue sentimentale est inutile.  Reste un film de dimanche soir sur TF1 qu'on aura vite oublié. 10/20

Piranhas

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Nicola et ses amis ont entre dix et quinze ans. Ils se déplacent à scooter, ils sont armés et fascinés par la criminalité. Ils ne craignent ni la prison ni la mort, seulement de mener une vie ordinaire comme leurs parents. Leurs modèles : les parrains de la Camorra. Leurs valeurs : l’argent et le pouvoir. Leurs règles : fréquenter les bonnes personnes, trafiquer dans les bons endroits, et occuper la place laissée vacante par les anciens mafieux pour conquérir les quartiers de Naples, quel qu’en soit le prix. Ceux qui ont vu et apprécié les séries Suburra et Gomorra vont également aimer ce film sur la jeunesse mafieuse napolitaine.   L'impact est moindre, les deux séries distillant la violence au fil des épisodes mais il reste un film glaçant d'authenticité sur la misère qui règne sur cette ville et les gangs de mafieux qu'elle produit. Les jeunes interprètes non professionnels sont tous criants de vérité. 15/20

Parasite

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Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne... Toute la difficulté pour parler de ce film est de ne pas spoiler les différents rebondissements qui interviennent à partir de la deuxième partie. Car le réalisateur nous fait croire que les valets vont prendre la place des maîtres... c'est un peu ça mais très vite, le film bascule dans autre chose de beaucoup plus effrayant et jouissif ! c'est tout l'art de  Bong Joon-ho qui manipule le spectateur et le perd en conjectures. Le scénario est progressif et entraîne dans un climat étouffant et violent dans la dernière partie. Un conseil : voir impérativement ce film en version originale et surtout ne pas dévoiler la fin. Parasite est la Palme d'Or de Ca

Greta

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Quand Frances trouve un sac à main égaré dans le métro de New York, elle trouve naturel de le rapporter à sa propriétaire.  C’est ainsi qu’elle rencontre Greta, veuve esseulée aussi excentrique que mystérieuse. L’une ne demandant qu’à se faire une amie et l’autre fragilisée par la mort récente de sa mère, les deux femmes vont vite se lier d’amitié comblant ainsi les manques de leurs existences.  Mais Frances n’aurait-elle pas mordu trop vite à l’hameçon ? Isabelle Huppert est de retour (en langue anglaise) et ça fait mal ! Dans un thriller psychologique, elle incarne une bourgeoise hystérico-folledingue qui va tout faire pour attraper dans la toile qu'elle a tissé autour d'elle une pauvre fille naïve. On pense à Glenn Close dans Liaison Fatale, Huppert est inquiétante à souhaits, ses silences et ses regards vides sont autant de scènes stressantes jusqu'au coup de sang final (cf la scène dans le restaurant). Le scénario n'a rien d'original mais la performance