L'émoi qui passe

Simon, 37 ans, est un médecin aguerri. L’hôpital, c’est sa vie. Il côtoie la maladie et la mort tous les jours dans son service de pneumologie et a appris à s’en protéger. Mais quand sa mère est hospitalisée dans une unité voisine, la frontière entre l’intime et le professionnel se brouille. L’univers de Simon, ses certitudes et ses convictions vacillent... Tous les acteurs sont d'une justesse confondantes, notamment Jérémie Renier, peut-être dans son meilleur rôle et Marthe Keller qu'on aimerait voir plus souvent à l'écran. Simple et émouvant   15/20

Duncan Vizla, alias Black Kaiser, le plus grand assassin au monde, se fait peu à peu à sa vie de retraité. Mais quand son ancien employeur décrète qu'il est un frein à son business, il est contraint de reprendre du service. Bien malgré lui, il doit affronter une armée de tueurs, jeunes, dynamiques et féroces, prêts à tout pour le réduire au silence. Ce film est une exclusivité Netflix. Très péchu, l'histoire n'est pas dénuée d'intérêt mais certaines scènes violentes voire gores auraient pu être évitées, ce qui n'aurait pas nui à la qualité du film. Se laisse voir.. Mads Mikkelsen est inquiétant à souhaits. Une suite est prévue.  12/20

En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d’une tournée de concerts. Durant leur périple de Manhattan jusqu’au Sud profond, ils s’appuient sur le Green Book pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur, où l’on ne refusera pas de servir Shirley et où il ne sera ni humilié ni maltraité. Dans un pays où le mouvement des droits civiques commence à se faire entendre, les deux hommes vont être confrontés au pire de l’âme humaine, dont ils se guérissent grâce à leur générosité et leur humour. Ensemble, ils vont devoir dépasser leurs préjugés, oublier ce qu’ils considéraient comme des différences insurmontables, pour découvrir leur humanité commune.  Les deux acteurs sont vraiment excellents et attachants chacun dans un registre différent. 15/20

La cérémonie se déroulera le vendredi 22 février 2019 à la Salle Pleyel, sous la présidence de Kirstin Scott Thomas qui remettra un César d'honneur à Robert Redfort. Animation assurée par Kad Merad, ce qui n'est pas franchement une bonne nouvelle. Un hommage sera rendu à Charles Aznavour. Voici la liste des nommés, avec en surbrillance mon choix dans chaque catégorie Meilleur Film : La Douleur En liberté Les Frères Sisters Le Grand Bain Guy Jusqu’à la garde Pupille Meilleure réalisation : Emmanuel Finkiel ( La douleur ) Pierre Salvadori ( En liberté ) Jacques Audiard ( Les frères Sisters) Gilles Lellouche ( Le grand bain ) Alex Lutz ( Guy ) Xavier Legrand ( Jusqu’à la garde ) Jeanne Herry ( Pupille ) Meilleure Actrice :  Elodie Bouchez ( Pupille ) Cécile de France ( Mademoiselle de Joncquières ) Léa Drucker ( Jusqu’à la garde ) Virginie Efira ( Un amour impossible ) Adèle Haenel ( En liberté ) Sandrine Kiberlain ( Pupille ) Mélanie Thierry ( La douleur ) Meilleur

Fin XIXème, Joseph Ferdinand Cheval, est un simple facteur qui parcourt chaque jour la Drôme, de village   en village. Solitaire, il est bouleversé quand il rencontre la femme de sa vie, Philomène. De leur union naît Alice. Pour cette enfant qu’il aime plus que tout, Cheval se jette alors dans un pari fou : lui construire de ses propres mains, un incroyable palais. Jamais épargné par les épreuves de la vie, cet homme ordinaire n’abandonnera pas et consacrera 33 ans à bâtir une œuvre extraordinaire : "Le Palais idéal". On peut ici parler de performance d'acteur pour Jacques Gamblin dans le rôle d'un taiseux obstiné par l'oeuvre qu'il a décidé d'accomplir pour l'amour d'une femme. De ce personnage dur comme un bloc et solide comme un roc (il aura parcouru plusieurs dizaines de milliers de kilomètres pendant sa carrière de facteur, sans oublier cette oeuvre qu'il mettra plus de 30 ans à construire), il émerge émotion et simplicité.  15/20

Décembre 1897, Paris. Edmond Rostand n’a pas encore trente ans mais déjà deux enfants et beaucoup d’angoisses. Il n’a rien écrit depuis deux ans. En désespoir de cause, il propose au grand Constant Coquelin une pièce nouvelle, une comédie héroïque, en vers, pour les fêtes. Seul souci : elle n’est pas encore écrite. Faisant fi des caprices des actrices, des exigences de ses producteurs corses, de la jalousie de sa femme, des histoires de cœur de son meilleur ami et du manque d’enthousiasme de l’ensemble de son entourage, Edmond se met à écrire cette pièce à laquelle personne ne croit. Pour l’instant, il n’a que le titre : « Cyrano de Bergerac ». Une belle transposition de la vie d'Edmond Rostand et de son seul grand succès, Cyrano de Bergerac. Le casting impeccable sert à merveille cette histoire réjouissante et truculente. Mention spéciale à Olivier Gourmet, impeccable comme à son habitude. 15/20 

Décembre 2012, après quatre mois de captivité en Syrie, deux journalistes français sont libérés, dont Gabriel, trentenaire. Après une journée passée entre interrogatoires et examens, Gabriel peut revoir ses proches : son père, son ex-petite amie, Naomi. Sa mère, elle, vit en Inde, où Gabriel a grandi. Mais elle a coupé les ponts. Quelques semaines plus tard, voulant rompre avec sa vie d’avant, Gabriel décide de partir à Goa. Il s’installe dans la maison de son enfance et fait la connaissance de Maya, une jeune indienne. Le personnage principal de ce film est peut-être l'Inde, toujours mystérieuse. Beaucoup de sérénité et de sensualité dans cette ode à la reconstruction, porté par Roman Kolinka, grande découverte du film et promis à un bel avenir. Un vrai coup de coeur ! 17/20

Léo, 22 ans, se vend dans la rue pour un peu d’argent. Les hommes défilent. Lui reste là, en quête d’amour. Il ignore de quoi demain sera fait. Il s’élance dans les rues. Son cœur bat fort. Dérive d'un jeune prostitué qui recherche (?) l'amour, enfin c'est ce qu'il essaye de nous faire croire... mais est-ce vraiment cela ? ou plutôt l'autodestruction ? c'est violent, sauvage voire primitif.. et les scènes de sexe, quasiment pornographiques, n'apportent pas grand chose si ce n'est un malaise grandissant.  11/20

une très heureuse nouvelle année de cinéma !