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Affichage des articles du octobre, 2023

Mystère à Venise

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  Venise, veille de la Toussaint, quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’est là que vit désormais le célèbre détective Hercule Poirot, aujourd’hui retraité. Après avoir consacré sa vie à élucider des crimes et avoir été témoin de ce qu’il y a de pire chez l’être humain, il a renoncé à sa vocation d’enquêteur. Et s’il fait tout pour éviter d’être confronté à des affaires criminelles, ce sont souvent elles qui le rattrapent… Poirot reçoit chez lui une vieille amie, Ariadne Oliver, plus grande écrivaine de romans policiers au monde, qui lui assure que le motif de sa visite n’a aucun rapport avec un crime : elle souhaiterait qu’il l’accompagne à une séance de spiritisme et lui permette de prouver qu’il s’agit d’une imposture. Intrigué, Poirot accepte à contrecœur d’y assister et se retrouve alors dans un palais décrépi et soi-disant hanté, appartenant à la célèbre cantatrice Rowena Drake. Lorsque l’un des participants est sauvagement assassiné, toutes les personnes p

Le règne animal

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  Un virus (une maladie) touche une partie de la population, certains humains mutent en animaux. L’épouse de François est touchée par ce phénomène. Aidé par son fils Émile, il va tout faire pour sauver sa femme, alors que le jeune homme est atteint à son tour par cette transformation. Le film soulève beaucoup de questions  notamment celle de l’altérité, du regard des autres face à ce qui est différent, du changement climatique, du complotisme, … C’est audacieux, créatif, ambitieux, puissant et surtout très réussi. Je pense que ce film est un tournant dans la production française dite de science-fiction : les décors sont magnifiques, les maquillages et costumes des créatures sont exceptionnels, les trucages sont d’un niveau jamais vus en France ; contrairement aux productions américaines, les personnages sont très crédibles. Les rapports père-fils sont émouvants avec quelques touches d’humour. Romain Duris tient ici un de ses plus beaux rôles et le jeune Paul Kircher, déjà rema

Second tour

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Mademoiselle Pove (Cécile de France) journaliste en disgrâce, reléguée à la rubrique foot, se voit confier la couverture de la campagne présidentielle. Elle est assistée par son cameraman (Nicolas Marié) technicien un peu lunaire. Pierre-Henri Mercier (Albert Dupontel) est finaliste de l'entre deux tours. Les deux comparses vont enquêter sur le passé de Mercier qui semble un peu moins lisse que le personnage qu'il montre à ses électeurs. Malgré la présence et le talent de Cécile de France et de Nicolas Marié, tous les deux vraiment excellents de drôlerie, ils n'arrivent malheureusement pas à sauver le film de Dupontel qui hésite entre la satire politique, la fable écolo et la comédie burlesque. Alors que la première partie du film est bien enlevée grâce aux acteurs cités plus haut, la seconde partie s'enlise dans une histoire totalement improbable avec un scénario tiré par les cheveux pour ne pas dire indigent. On ne croit pas une seule minute à cette histoire de jum

L'air de la mer rend libre

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  Saïd habite encore chez ses parents à Rennes. Il vit une liaison secrète avec Vincent. Incapable de faire son coming-out auprès de ses parents qui ne cherche que respectabilité et normalité sociale, il accepte un mariage arrangé avec Hadjira, ancienne dealeuse qui a déshonoré sa mère. Saïd et Hadjira s’unissent malgré eux et vont essayer d’échapper à l’emprise familiale. Beaucoup de sujets sont traités dans ce film : l’émancipation de la famille et des traditions séculaires, l’acceptation de la différence, faire face à ses contradictions. Le film ne juge personne, il se contente de poser les problèmes et de nous proposer des issues possibles. C’est fait avec beaucoup de pudeur et de subtilité grâce aux jeux des acteurs, aux gros plans sur les visages, à l’ambiance lente et souvent pesante. Le réalisateur a fait appel à des comédiens peu connus, si ce n’est Lubna Azabal, vue dans Le Bleu du caftan et qui joue ici la mère d’Hadjira, sorte de cagole maghrébine absolument incroyable

La fiancée du poète

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  Amoureuse de peinture et de poésie, Mireille s'accommode de son travail de serveuse à la cafétéria des Beaux-Arts de Charleville tout en vivant de petits larcins et de trafic de cartouches de cigarettes.  N'ayant pas les moyens d'entretenir la grande maison familiale des bords de Meuse dont elle hérite, Mireille décide de prendre trois locataires. Trois hommes qui vont bouleverser sa routine et la préparer, sans le savoir, au retour du quatrième : son grand amour de jeunesse, le poète. Souvent décalée, mais toujours émouvante, Yolande Moreau nous offre peut-être son plus beau film et surtout le plus personnel. Avec encore ce rapport charnel à la peinture, à la poésie. Les situations sont souvent loufoques avec une bande de comparses vraiment borderline, mais très touchant. A l'image de Gregory Gadebois qui campe un jardinier communal qui se travestit en femme chez lui le soir, le père Benoit, joué par William Sheller, qui joue du Abba à l'orgue quand il est seul d

Bernadette

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Quand elle arrive à l’Elysée, Bernadette Chirac s’attend à obtenir enfin la place qu’elle mérite, elle qui a toujours œuvré dans l’ombre de son mari pour qu’il devienne président. Mise de côté car jugée trop ringarde, Bernadette décide alors de prendre sa revanche en devenant une figure médiatique incontournable. Grand fan depuis toujours de Catherine Deneuve, j'avais pourtant des doutes sur le film et l'interprétation qui en résulterait. Très grande surprise, non seulement le film est une réussite mais surtout il regorge de scènes absolument tordantes et ce, grâce à son casting, la grande Catherine en tête. Je ne vais pas spoiler mais déjà l'ouverture du film est absolument géniale de drôlerie et d'inventivité... cette "idée" on la retrouve à plusieurs reprises avec la même jubilation. Le côté macho de Chirac et de son entourage (De Vilpain notamment) fait l'objet de quelques scènes d'anthologie. Laurent Stoker qui incarne Sarkozy est plus vrai qu

Le procès Goldman

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  En avril 1976, débute le deuxième procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence dans cette dernière affaire et devient en quelques semaines l’icône de la gauche intellectuelle. Georges Kiejman, jeune avocat, assure sa défense. Mais très vite, leurs rapports se tendent. Goldman, insaisissable et provocateur, risque la peine capitale et rend l’issue du procès incertaine. 2ème film de procès de l'année après Anatomie d'une chute. Cette fois, on est réellement spectateur tellement  la caméra nous fait entrer au sein du tribunal, au plus près du juge, des avocats, des jurés, de Goldman. Tous les acteurs sont troublant de vérité, on est presque dans des arènes tumultueuses, où les scènes d'invectives succèdent aux silences pesants. 16/20