Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde

 Adi, 17 ans, passe l’été dans son village natal niché dans le delta du Danube. Un soir, il est violemment agressé dans la rue. Le lendemain, son monde est entièrement bouleversé. Ses parents ne le regardent plus comme avant et l’apparente quiétude du village commence à se fissurer.

L'histoire suit Adi, un adolescent de 17 ans, persécuté pour son orientation sexuelle. Parvu illustre une dynamique sociale complexe où chaque institution – police, église, services sociaux – collabore tacitement à maintenir le statu quo. La police, corrompue et complice, ferme les yeux, tandis que la famille et les autorités locales tentent de “soigner” Adi par des rites archaïques comme l’exorcisme. Le village devient ainsi un microcosme d'une société figée, qui préfère le calme apparent à l’évolution vers une plus grande justice.

Le film s’imprègne d’une atmosphère glaçante, où la normalité apparente cache une violence sous-jacente omniprésente. La caméra, toujours proche des personnages, notamment Ciprian Chiujdea, accentue ce sentiment d’étouffement et d’inévitabilité. La narration sobre renforce l’impact, tout comme la mise en scène rigoureuse qui montre comment les différentes composantes du village – de l’église à la police – travaillent de concert pour étouffer tout changement, craignant l'arrivée de la ville et de ses lois modernes. 
Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde est un portrait saisissant et réaliste de la lutte des jeunes LGBTQ+ dans un environnement hostile, où tradition et conservatisme écrasent toute tentative d’émancipation.

17,50/20







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