La zone d'intérêt

 Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin à côté du camp.

D'abord, il y a la bande son qui a un intérêt capital dans ce film : elle est omniprésente dans tous les plans, les cris, les aboiements de chiens, le bourdonnement des cheminées, les coups de feu. C'est tout ce qui se passe derrière le mur, enceinte de la maison des Höss. Tout ce que la femme du nazi refuse d'entendre. Elle nie les bruits, les odeurs, les fumées. Seuls comptent ses fleurs, son potager, la vie heureuse de ces enfants. Et quand il arrive un évènement qu'elle ne peut contrôler, elle devient une furie menaçante et s'en prend à son entourage d'esclaves prisonnières.

Elle ne s'aperçoit pas que ces enfants sont perturbés au point de faire des cauchemars, de pleurer la nuit, de devenir des bourreaux à l'image de l'ainé des fils.

Sandra Hüller, déjà appréciée dans Anatomie d'une chute, livre ici une partition austère, glaciale, dénuée de tous sentiments. 

Le final de cette oeuvre nous renvoie à nos propres interrogations sur la leçon retenue (ou pas) d'un génocide programmé.

17/20







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