L'été dernier

Anne, avocate, a une vie très confortable avec hôtel particulier, voiture décapotable. Pierre, son mari est chef d’entreprise, ils ont deux petites filles adoptées.

A la suite d’un conflit avec sa mère, Théo, fils de Pierre d’un mariage précédent, vient vivre dans la maison familiale.
Après des débuts difficiles avec sa belle-mère, Théo va se rapprocher jusqu’à vivre une liaison avec elle. La passion va les emporter jusqu’au moment où Anne va prendre peur. Et à partir de là, tout va se compliquer…

De prime abord, j’avais quelques réticences avec le cinéma de Catherine Breillat. Mais pour ce film, il y avait Léa Drucker en tête d’affiche. Depuis Jusqu’à la garde, je ne rate aucun de ses films, donc impossible de rater celui-ci, d’autant que le sujet promettait un traitement particulier de la part de la cinéaste féministe.

Dès les premières images, on est happé par la froideur du personnage d’Anne qui interroge une jeune fille qui vient d’être violée. On croit assister à un interrogatoire de police alors qu’il s’agit de son avocate chargée de la défendre.

Froideur qui va se répéter au premier contact de son beau-fils qui arrive comme une épine dans le pied, d’autant que Théo est infect, aussi bien avec Anne qu’avec son père.

Au fil des jours, ils vont s’apprivoiser jusqu’à l’irréparable.

La passion de ce couple est filmée par Breillat au plus près, loin des corps emmêlés. Lors des scènes de sexe, elle s’est plus attardée sur les visages de Samuel et d’Anne. J’ai lu qu’elle s’était inspirée des tableaux de Caravage, consignes qu’elle a donnés à ses acteurs. Effectivement, les gros plans sur Léa Drucker sont saisissants.

Saisissante, Léa Drucker l’est encore quand la relation tourne mal et qu’elle est confrontée à la réalité.
Je n’en dirai pas plus afin de ne pas dévoiler entièrement la deuxième partie du film qui s’apparente à une ambiance hitchcockienne tellement le climat est lourd et angoissant.

Les trois scènes de confrontations entre les personnages donnent froid dans le dos. Léa Drucker est prodigieuse.

On pense aussi au cinéma de Chabrol dans la façon dont est décrite cette bourgeoisie où il est primordial de ne pas perdre la face et de sauvegarder son train de vie.

Et quand éclate la chanson choisie pour le générique de fin (je n’en dis pas plus, c’est une très belle chanson), on reste cloué au fauteuil en pensant qu’on n’est pas loin d’avoir regardé un chef d’œuvre.

17/20










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