Gloria Mundi
Daniel sort de prison où il était incarcéré depuis de longues années et
retourne à Marseille. Sylvie, son ex-femme, l’a prévenu qu’il était
grand-père : leur fille Mathilda vient de donner naissance à une petite
Gloria.
Le temps a passé, chacun a fait ou refait sa vie…
En venant à la rencontre du bébé, Daniel découvre une famille recomposée
qui lutte par tous les moyens pour rester debout. Quand un
coup du sort fait voler en éclat ce fragile équilibre, Daniel, qui n’a plus
rien à perdre, va tout tenter pour les aider.
Comme souvent, voire toujours avec Robert Guédiguian, il s'agit avant tout d'une histoire dans un contexte très pessimiste. Une famille essaye de survivre socialement et financièrement au sein d'une société qui broie les plus faibles. Pour s'en sortir, il faut travailler dur ou faire des compromissions, s'adonner à des petits trafics, profiter de la détresse des plus pauvres pour faire de l'argent.
Daniel va retrouver cette
famille au bord du gouffre, que ce soit son ex-femme qui refuse de faire grève
aux côtés des travailleurs issus de l'immigration, de sa fille Mathilda qui est
sur le point de perdre son emploi et qui tente de rebondir en acceptant le
pire, un couple profiteur et opportuniste assez abject qui gravite autour de
Mathilda et de son mari, chauffeur Uber agressé et qui ne peut plus exercer son
activité.
On sent le
drame poindre et on devine que Daniel, l'ex-taulard qui s'essaye à la poésie,
va être au cœur de la catastrophe annoncée.
Marseille est
filmée comme seul Guédiguian sait le faire ; dans Gloria Mundi, il nous montre
les vieux quartiers populaires laissés à l'abandon et qui fourmillent de
boutiques précaires et destinées à une faune très cosmopolite.
On est pas très
loin de Ken Loach dans cette chronique social assez désespérée. Les acteurs
fétiches du réalisateur sont tous présents et d'une justesse incroyable dans
des rôles difficiles. Ariane Ascaride (coupe Volpi de l'interprète
féminine à la Mostra de Venise), Jean-Pierre Daroussin qui traîne son
nonchalance habituelle, Anaïs Demoustier qui se révèle de film en film comme
une des meilleures comédiennes françaises actuelles et surtout Gérard Meylan
dont le regard de la dernière scène nous cloue sur notre siège.
17/20
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