Les huits salopards
Le résumé :
Quelques années après la
Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, fait
route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire
pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren, un ancien soldat
lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red
Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu
des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques : le
confédéré, le mexicain, le cowboy et le court-sur-pattes. Alors que la tempête
s’abat au-dessus du massif, l’auberge va abriter une série de tromperies et de
trahisons.
Mon avis :
Le film débute, comme très
souvent chez Tarantino, par de longs échanges dialogués entre les personnages
principaux, parfois ce sont même des monologues totalement déjantés, car les personnages de Tarantino sont
TOUJOURS déjantés ! La première heure se passe ainsi et on commence à se
poser des questions voire à être déçu car il ne se passe pas grand-chose. Sauf
que… c’est compter sans le génie du réalisateur qui nous manipule tout comme
sont manipulés les différents
personnages de cette histoire hors norme. Telle une intrigue policière
digne du meilleur Agatha Christie, le
major Marquis Warren, interprété par l’excellent Samuel L. Jackson nous la fait
Hercule Poirot en décortiquant un à un les protagonistes, leur passé, leur but.
Qui est le vrai salopard du lot ? Y aura-t-il des survivants à l’hécatombe
enclenchée dès que les personnages commencent à se douter qu’ils sont pris dans
un piège infernal ? Quand il s’agit
de régler des comptes, Tarantino ne fait pas dans la dentelle et le sang gicle
très vite dans la deuxième partie du film. Ce dernier, découpé en cinq parties
à la façon de Kill Bill, passe de la
narration classique à l’explication détaillée quand on approche du dénouement. Du grand art. C’est sans aucun doute le film
le plus abouti et le plus écrit de Tarantino. On retrouve sa façon si
particulière de filmer en plan fixe ces interprètes dès qu’ils ont des
répliques cinglantes à nous balancer. A noter la longue scène de la cafetière
qui est un vrai suspense Hitchcockien.
En tête du casting, Samuel
L. Jackson déjà vu dans Pulp Fiction. Habitué de Tarantino, il est au centre du
film et encore une fois il nous donne quelques scènes d’anthologie. Mais la
vraie révélation du film est Jennifer Jason Leigh dans le rôle de Daisy
Domergue, la prisonnière. Son personnage totalement frappadingue est
jubilatoire. Amochée, grossière, sanguinaire, l’actrice va sans doute se voir
gratifier de plusieurs nominations pour les prochains Golden Globe et Oscar, le
contraire serait vraiment étonnant. Le reste de la distribution est impeccable :
Tim Roth, Michael Madden et le revenant Bruno Dern.
Un huitième Tarantino qui
pourra peut-être refroidir certains par la longueur de la première partie mais qui
va ravir les afficionados dont je fais partie.
Samuel L. Jackson
Jennifer Jason Leigh
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